Le Cercle Ernest Renan reçoit Françoise Hildesheimer

jeudi  13 avril 2023 de 18h à 20h00 

 Sur le thème “l’abbé Grégoire”

 Françoise Hildesheimer

Parmi ces « foutus curés qui ont fait la Révolution », l’abbé Grégoire se révèle comme l’une des personnalités les plus originales de cette période qu’il traversera sans jamais renoncer à sa foi et à son rêve de bonheur pour l’humanité. En un temps où la religion subit les attaques les plus virulentes, le curé lorrain se rallie à l’idéal révolutionnaire et y associe le message évangélique, qu’il conçoit comme expression d’un même programme d’égalité et de fraternité. Il échappera à l’obscurité d’une carrière ecclésiastique provinciale en devenant député aux États généraux de 1789, ralliant rapidement le tiers état, membre de l’Assemblée constituante puis de la Convention, évêque de Loir-et-Cher enfin – huit ans d’exaltation révolutionnaire qui précèdent une longue retraite de trente années. Défenseur des Juifs, anti-esclavagiste, partisan du suffrage universel masculin, il est de tous les combats humanistes visant à abattre les barrières entre « les hommes de toutes les couleurs » et entre les religions. Celui que Napoléon nomme « Tête de fer » devient à la fin de sa vie sénateur et comte d’Empire. Il meurt en 1831, au début de la monarchie de Juillet, sans jamais s’être renié.
Reconnu par la République comme un Juste, l’abbé Grégoire a retrouvé les feux de l’actualité en 1989 avec l’entrée de ses cendres au Panthéon et demeure le porteur d’un idéal de fraternité toujours actuel.

L’abbé Grégoire: Une “tête de fer” en Révolution

les personnes non membres du CER et intéressées par la conférence sont priées d’envoyer un courriel à : Cercle Ernest Renan [ernest.renan91@gmail.com]

Marcel Griaule et la cosmogonie Dogon

Résumé de la conférence d’Anne Doquet au Cercle Ernest Renan

le 9 mars 2023

Marcel Griaule et la cosmogonie Dogon

Introduction

Le pays Dogon se situe principalement au Mali (et pour une partie au Burkina Faso). C’est une région pauvre et excentrée qui se trouve aujourd’hui dans une situation catastrophique, totalement abandonnée par le pouvoir central de Bamako.

A l’époque de la colonisation française, cette région a été un important lieu de recherches pour les ethnologues et notamment pour Marcel Griaule et son équipe. Elle s’est ensuite ouverte au tourisme et les falaises de Bandiagara ont été classées au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989.

Anne Doquet a effectué plusieurs voyages au Mali et a étudié, en tant qu’anthropologue, la civilisation Dogon.

A cette occasion, elle s’est intéressée aux travaux de Marcel Griaule et en a fait une étude critique.

Les interrogations d’Anne Doquet

Lors de ses premiers travaux dans le pays Dogon, Anne Doquet s’est efforcée de visiter des régions très reculées, éloignées de toute influence occidentale, de la présence des premiers ethnologues et du tourisme, afin de collecter les rituels “les plus purs”.

A cette occasion, elle a été notamment surprise de constater que lors des “danses masquées” et du rituel funéraire, les masques utilisés étaient souvent fabriqués avec du plastique dans les zones reculées alors, qu’au contraire, des matériaux traditionnels étaient employés à Sangha, réputée pourtant pour être une région touristique.

Anne Doquet s’est alors interrogée sur le caractère figé artificiellement de la “culture Dogon” dans les zones les plus touchées par l’intervention des ethnologues. Comme si l’anthropologie avait modifié le regard des Dogons sur eux-mêmes et les avait incités à conserver des rituels conformes à l’idée que s’en étaient faite les ethnologues des années 30 et 40.

Recherches de Marcel Griaule sur la cosmogonie Dogon

Marcel Griaule s’est intéressé très tôt au pays Dogon où il a séjourné plusieurs années. Il a participé, en 1931, à la “mission Dakar-Djibouti” et il est retourné sur place à la veille de la seconde guerre mondiale, puis après guerre.

Plusieurs administrateurs coloniaux avaient connaissance d’une religion locale et Marcel Griaule a tenté d’en savoir plus sur la cosmogonie Dogon.

De fait, dans les années 30 et 40, la religion Dogon a été la plus étudiée en Afrique subsaharienne. Le centre de ces travaux était la région de Sangha. Les ethnologues ont notamment travaillé sur le lien entre les masques et la cosmogonie.

Marcel Griaule a décrit la mythologie Dogon qui repose sur un dieu unique, des génies et des esprits. Il a publié “Masques Dogons” en 1938, “Dieu d’eau” en 1948 et un ouvrage posthume, “Renard pâle”, en 1965.

“Dieu d’eau”

En 1946, Marcel Griaule est retourné dans le pays Dogon afin d’effectuer des vérifications et de compléter ses connaissances concernant la mythologie Dogon. A cette occasion, il a rencontré par hasard un vieux chasseur aveugle nommé Ogotemmeli qui l’a “initié” au cours de 33 journées d’entretiens. L’ouvrage “Dieu d’eau” repose sur ces entretiens.

L’ethonologue a recueilli le savoir de ce “maître” et il est arrivé à relier entre eux tous les éléments dont il disposait en démontrant leur cohérence, ainsi que toute leur complexité, ceci malgré les différences constatées par rapport aux collectes antérieures.

L’ouvrage présente, dans une première partie, les principes de la genèse de l’univers, les origines de la culture et des institutions, ou le classement des choses terrestres et, dans une seconde partie, des questions/réponses.

Interrogations sur la méthodologie employée par Marcel Griaule

Marcel Griaule a beaucoup œuvré pour le pays Dogon. Il a notamment été l’instigateur de la construction d’un barrage d’irrigation qui a permis le développement agricole. Et l’on peut penser que sa bonne connaissance de la population, ainsi que sa popularité lui a facilité l’accès à “l’initiation”.

Chez les Dogons, il existe, en effet, quatre couches du savoir et Marcel Griaule aurait pu ainsi accéder à ces différentes strates.

Pour autant, un certain nombre d’interrogations demeurent quant à la méthodologie employée par Griaule dans ses travaux : comment expliquer que les informations contenues dans ses fiches de travail se retrouvent classées dans “Dieu d’eau” selon une logique différente ? Comment expliquer que Griaule arrive à retrouver une cohérence dans les propos de son informateur même lorsque celui-ci se contredit ? Quelle influence a eu l’interprète de l’armée, ainsi que les collaborateurs de Griaule dans ses travaux ? Y-a-t-il eu d’autres informateurs qu’Ogotemmeli et quel a été leur rôle exact ? N’ont-ils pas réinterprété les mythes en fonction de ce qu’ils pensaient être l’attente de Griaule ?

Par ailleurs, il convient de signaler qu’il existait de longue date, dans la région, une forte influence musulmane, ainsi qu’une mission protestante qui ont pu avoir une influence notable sur les croyances des Dogons et modifier ainsi le caractère “authentique” des éléments collectés.

Enfin, Griaule avait l’habitude de réordonner les données avec une certaine obsession de l’ordre et de la logique. Dès lors, n’a t-il pas été tenté de réinterpréter certaines informations pour les faire rentrer dans une interprétation logique ?

Les limites des travaux des ethnologues

Dans les années 30, les ethnologues utilisaient des techniques d’aveu pour collecter leurs informations. Ensuite, les méthodes d’interrogation ont évolué. Pour autant, toutes les techniques d’interrogation employées sont susceptibles de modifier la réalité.

Dans le cas des rituels Dogons, la complexité des éléments collectés, notamment le caractère extrêmement structuré de l’astronomie, telle qu’elle a été décrite, peut laisser penser que les ethnologues ont rajouté des interprétations personnelles. Cela a sans doute conduit à l’idée que la cosmogonie Dogon avait un caractère exceptionnel.

Pourtant, une telle complexité semble impossible à conserver avec la seule tradition orale.

Aujourd’hui, dans le milieu des anthropologues, les travaux de Marcel Griaule sont critiqués. Certes, Griaule n’a pas tout inventé, mais l’analyse des notes de terrain ont montré qu’une partie de l’ethnologie Dogon était une construction.

Enfin, on peut regretter que l’étude de la société Dogon ait été complètement arrêtée pendant près de 40 ans jusqu’en 1982, et que l’ensemble des travaux se soit centré sur la religion sans analyser les autres aspects de la société : économie, vie politique, ou autre.

 

 

 

Résumé de la conférence de Marc Génin au Cercle Ernest Renan le 12 janvier 2023 — Une Découverte de l’Orthodoxie par un Occidental – Un témoignage

Introduction

Marc Génin témoigne du parcours qui l’a conduit à rencontrer l’Orthodoxie et à être ordonné prêtre dans cette religion en 2006 alors que rien ne le prédisposait à cela eu égard à son milieu familial et à son éducation.

Le parcours de Marc Génin

Marc Génin est issu d’une famille catholique romaine pratiquante. Il a une formation d’ingénieur et son parcours est ancré dans la rationalité. Il a fait du scoutisme, a été bénévole sans sa paroisse, a fréquenté l’aumônerie catholique tenue par des jésuites lorsqu’il était étudiant et il est resté proche de son ancien confesseur.

Au cours de sa carrière professionnelle, alors qu’il vivait à Metz, Marc Génin a rencontré des difficultés dans son entreprise et s’est mis à la pratique du yoga qui lui a permis “de se concentrer sur un ressenti pour arrêter de penser”. Cette pratique sensorielle a été un véritable déclic pour lui. Il a compris que “le centre de gravité de l’homme n’était pas le cerveau, mais le corps”.

C’est dans cette période qu’après avoir lu Annick de Souzenelle, il se rapproche de la religion orthodoxe. Durant les 5 années qui suivent, Marc Génin oscille entre l’église de Rome et l’orthodoxie, ce qui ne le satisfait pas. Le fait de ne pas choisir le rend littéralement malade. Et il finit par conclure qu’il doit aller vers “l’endroit qui lui apporte la vie”.

Il retourne voir son ancien confesseur qui lui donne l’absolution et l’autorise ainsi à se rapprocher de l’orthodoxie et à quitter l’église de Rome. Marc Génin rentre alors en conflit avec une partie de sa famille qui ne comprend pas sa conversion et qui le considère comme un “traître” à sa religion. Mais son choix est définitif et il rejoint l’Eglise Catholique Orthodoxe de France.

Il suit alors des cours de théologie, puis, à la suite de dissensions internes à l’ECOF, il rejoint l’Eglise Orthodoxe Serbe et plus précisément la paroisse d’Asnières. Marc Génin est ordonné prêtre dans cette paroisse en 2006 et il se consacre alors à son ministère, mais également, en tant qu’aumônier, au milieu carcéral.

Parallèlement, il donne des cours en tant que consultant, notamment à HEC.

Les spécificités du rite orthodoxe

Marc Génin note que les principaux éléments qui différencient l’approche orthodoxe de celle de l’église catholique romaine tiennent à des polémiques théologiques comme le “Crédo de Nicée” et le rajout que l’Esprit Saint procédait du Père “et du Fils”. Ce rajout “du Fils” filioque a toujours été refusé par les orthodoxes et a conduit au schisme de 1054.

Mais au-delà de l’importance de l’Esprit Saint, l’orthodoxie se distingue par une vie liturgique plus importante que celle de la religion catholique romaine.

Dans l’orthodoxie, la relation à Dieu est plus personnelle. On passe d’une posture d’individu qui se compare aux autres à celle de personne unique. Le travail sur la connaissance est également différent : on expérimente d’abord et on comprend ensuite ce que l’on a vécu. Cette approche est en opposition avec la posture binaire et cartésienne des occidentaux.

Par exemple, lors de ses échanges en tant qu’aumônier avec des prisonniers, Marc Génin parle de la vie et de la mort. Il ne s’agit pas d’aborder ces sujets sous la forme de concepts, mais en se confrontant aux réalités vécues. On parle ainsi du sens réel de la vie.

Chez les orthodoxes, la voie de l’apaisement consiste à se rapprocher du Christ. Et lorsque le Seigneur met devant nous des conflits dramatiques, il ne sert à rien de participer aux tensions, ni d’alimenter les débats qui ne sont pas à notre main. Quant à la démarche œcuménique, l’orthodoxie enseigne que lorsqu’on veut se rapprocher d’un frère, il faut se rapprocher du Christ.

L’orthodoxie a une tradition universaliste, notamment pour ce qui concerne le salut universel. Pour autant, s’il existe un universalisme dans l’orthodoxie, les orthodoxes sont peu œcuméniques. Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un paradoxe, mais d’une antinomie. Faire cohabiter les contraires est ainsi au cœur de la vie spirituelle.

Pour l’orthodoxie, nous devons prendre nos racines dans la terre où nous habitons. Il est important, également, de rester en lien avec une église qui a la continuité apostolique. La recherche de ce lien canonique est complexe, mais nécessaire.

A Paris, il existe une douzaine d’évêques orthodoxes, ce qui est contraire aux principes. Mais l’important est de se reporter aux points essentiels.

Dans l’orthodoxie, on retrouve une diversité des rites. C’est Charlemagne qui a détruit cette diversité de rites au sein de l’église d’Occident. Mais Benoît XVI a milité pour un retour à cette diversité de rites, car l’unité n’est pas nécessairement l’uniformité. A noter qu’il n’y a pas de musique dans le rituel orthodoxe. Les énergies sont centrées sur la beauté du rite.

Résumé de la conférence de Dominique Vibrac au Cercle Ernest Renan le 15 décembre 2022 — Al-Ghazali, un Penseur Déconcertant

Introduction

Le penseur musulman d’origine perse Al-Ghazali (1058-1111) est un polymathe avec des connaissances approfondies notamment dans les domaines de la théologie, du droit, de la philosophie et des mathématiques.

D’abord de tradition soufiste, il développe sa propre pensée qui prône un islam rigoriste et il critique de manière très ferme les philosophes dont il note les incohérences. Pour Al-Ghazali, seule la transcendance libère l’homme et l’intelligence doit être bridée. Il considère que la raison est inférieure à la foi en tant que connaissance et que, par conséquent, elle n’apporte rien à la foi. De fait, sa pensée philosophique se met au service de la fermeture de l’intelligence au profit unique de la foi.

L’impact de son enseignement va avoir des conséquences très négatives sur l’évolution de l’islam ouvrant la voie à une croisade intellectuelle contre les hérétiques et plus globalement contre tous ceux qui seraient tentés de mettre la raison avant la foi. Il s’oppose en cela à Avicenne et il sera réfuté par Averroès au 12ème siècle. Pour autant, ses idées auront profondément marqué l’islam jusqu’à aujourd’hui.

Le parcours d’Al-Ghazali

Al-Ghazali est né à Tus (Tous) dans le Nord-Est actuel de l’Iran. Avec son frère Ahmad devenu prédicateur, il a reçu très tôt une instruction religieuse. Il a notamment été le disciple du théologien Al-Juwani.

Il travaille d’abord à la cour du sultan de Bagdad, mais, à la suite d’une crise mystique intérieure, il abandonne toutes ses fonctions officielles, ne supportant plus d’être un “intellectuel mondain”. Il fait alors le vœu de ne plus travailler pour autrui et retourne à Tus pour fonder une école de théologie.

Dans son ouvrage “la voie de la dévotion”, il incite les hommes à faire un chemin spirituel. Il reproche à la pratique religieuse de son temps d’être trop formaliste et souhaite une réforme de l’islam visant à plus d’authenticité personnelle. Sa croisade intellectuelle va s’orienter vers une réfutation de l’enseignement des philosophes et vers un islam plus radical. Pour lui, Dieu est une liberté pure qui fonde une nécessité universelle. A la fin de sa vie, son intolérance et sa vision anti-humaniste vont fortement s’accentuer.

Sa vision de Dieu et de ses “créatures”

Al-Ghazali professe que Dieu conditionne tout et que ses “créatures” n’ont pas de vraie liberté, ni de possibilité créatrice. Pour lui, Dieu est tout et l’homme n’est plus rien. La seule causalité est celle de Dieu au travers des choses. Sa pensée s’apparente ainsi à “l’occasionalisme” dont le principe est de considérer que les choses créées n’ont que Dieu comme causalité.

En cela, sa pensée se rapproche de celle des Augustinistes et s’oppose à celle de saint Thomas d’Aquin pour qui Dieu est “la cause des causes” (notion de causalité seconde). Pour Al-Ghazali, Dieu est tout et nul n’est digne d’amour sinon Dieu. La foi seule éclaire et il rejette tout ce qui est éloigné de Dieu. L’islam est une soumission de l’homme à Dieu, car tout dépend de la liberté divine.

Sa vision du monde créé par Dieu

Selon Al-Ghazali, Dieu a créé le monde qu’il a choisi et Dieu n’est déterminé par rien.

De fait, Dieu a créé le meilleur des mondes possible, car c’était son choix. Il admet que la loi de l’islam doit être bien comprise et il trouve dans le droit une justification pour lancer le jihad contre les mécréants.

Il professe la nécessité d’être sincère dans la dévotion et estime que la lutte contre les mauvais musulmans devient une expérience mystique nécessaire. L’adoration de Dieu doit être “cristalline”. Dans le véritable islam, l’excellence de l’adoration et de la pratique religieuse doivent correspondre autant “à l’intérieur” de soi, “qu’à l’extérieur”.

Pour Al-Ghazali, il n’y a pas de raison libre. Pour autant, il considère que la logique et les mathématiques fonctionnent bien. Il considère que les philosophes n’arrivent qu’à l’incohérence car leurs instruments logiques sont inadaptés. Il juge qu’il faut faire triompher la vérité divine et donc lutter contre les philosophes et l’éternité du monde qu’ils professent. Al-Ghazali dénonce l’esprit de tolérance qui consiste à accepter un mal pour éviter un mal plus grand. Pour lui, seul compte le combat contre l’erreur et l’impiété. Et il va même jusqu’à lancer une fatwa contre les philosophes qui, selon lui, doivent être tués. A partir d’Al-Ghazali, l’obscurantisme se développe dans l’islam et perd son potentiel intellectuel. Les héritiers des pensées répressives deviennent ainsi pauvres en pensées intellectuelles.

Postérité

Al-Ghazali sera traduit en latin par les Chrétiens d’Orient et il ira même jusqu’à inspirer certains courants du judaïsme.  Averroès va très fortement réfuter Al-Ghazali. Il explique notamment qu’Al-Ghazali prête à tort certaines théories à des philosophes comme Avicenne et fait preuve d’une certaine mauvaise foi.

Au final, on peut retenir qu’Al-Ghazali est un personnage très paradoxal avec une réflexion très puissante et une pensée très aboutie. Mais qui porte également de  nombreuses contradictions dans son enseignement. Il a ouvert la voie à une religion d’autorité fermée à la critique intellectuelle. Il a ainsi opéré un tournant obscurantiste dans l’islam en contestant les prétentions des philosophes à construire une synthèse métaphysique cohérente et définitive.