le jeudi 8 septembre à 18h
sur le thème : Faits et valeurs, de Protagoras à Wittgenstein
La distinction faits/valeurs est devenue classique dans la philosophie contemporaine, en particulier dans sa mouvance positiviste (dans le cercle de Vienne, chez Karl Popper…); c’est Hume qui le premier établit clairement cette distinction, les faits renvoyant à ce qui est, et les valeurs à ce qui doit être, et de ce qui est on ne peut déduire ce qui doit être. Les sciences de la nature établissant des lois dont la validité est vérifiable dans les faits ne m’enseigne rien quant aux fins de ma conduite.
Cette distinction n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Et nous nous appuierons sur Wittgenstein, en particulier sur sa Conférence sur l’Ethique (publiée en français dans “Leçons et Conversations” (Gallimard 1992)), pour approfondir notre réflexion sur cette distinction. Car il est possible, dans une certaine mesure, de vérifier la bonté des choses ou des conduites dans les faits, et telle est au fond la thèse des utilitaristes et des pragmatiques, thèse qui était déjà celle de Protagoras dans l’Antiquité. D’autre part si nous cherchons à établir des faits, c’est qu’ils ont une certaine valeur au regard du scientifque (que ce soit dans les sciences de la nature ou les sciences humaines, et par exemple en histoire), et en réalité, selon (le second) Wittgenstein, il n’y a pas de fait premier sur lequel on puisse fonder un discours de vérité.
Les personnes intéressées et non membres du Cercle sont priées d’envoyer un courriel à Cercle Ernest Renan [ernest.renan91@gmail.com]