CER conférence du 17 décembre 2020 par Denis Pelletier Entre crise globale et reconfiguration historique : les paradoxes du catholicisme français

pierre Christianisme, Comptes Rendus juillet 27, 2025

Denis Pelletier  est directeur des études à l’EPHE spécialisé dans l’histoire du catholicisme.

 

Depuis 1970 revient souvent le discours de la disparition du catholicisme français sous forme de discours de crise. Ce n’est pas la position de l’intervenant qui développe sa thèse à partir de trois évènements récents : l’incendie de ND de Paris, les violences sexuelles dans l’église, l’affaire des messes en temps de confinement. Ces « petites » crises prennent place dans un contexte de la fin d’un monde centré à savoir la globalisation qui ne peut pas ne pas avoir d’impact sur le centralisme romain. Le devenir minoritaire paradoxal de l’Eglise.

1 ND de Paris : fabrication d’une émotion collective qui va bien au-delà des catholiques. Il y a une pluralité de manières de s’identifier (histoire de France, Victor Hugo) à la base d’une émotion patrimoniale qui montre que l’histoire du catholicisme n’appartient pas aux seuls catholiques. Cette bascule mémorielle de la société française a eu lieu dans les années 70/80 : on est passé d’une politique du progrès à une politique de la mémoire, de la planification au partage d’un passé commun. Tout devient patrimoine (Malraux, Beaux-Arts) et les revendications régionalistes on participé de cette bascule mémorielle. Le magistère catholique est remis en cause : crise des vocations, crise des mouvements sociaux catholiques cad tout ce qui avait tissé la société française (avec aussi le communisme). On assiste donc à une patrimonalisation du catholicisme qui fait partie du passé et nous permets de vivre ensemble : on y tient alors même que, l’on y croit plus.  Comment actualiser la messe alors que chaque semaine on s’éloigne de l’origine ?

40 à 50% des français continuent à se dire catholiques et la même proportion se déclare non-croyants. Mais sur le terrain des pratiques religieuses c’est différent : sur les 50% 8% vont à la messe une fois par an et 4% une fois par semaine. A contrario sur les 6% de musulmans 50% vont régulièrement à la mosquée. Ce qui veut dire que 2% de la population française pratique l’islam soit la même proportion que celle qui pratique le catholicisme. De plus la pratique musulmane est très visible étant donné le faible nombre de mosquées et la territorialisation dans les quartiers de l’Islam. Alors que les institutions catholiques abandonnent les campagnes.

2 l’affaire des messes en temps de confinement : la mobilisation pour les messes a été le fait d’une minorité en fait celle des réseaux de la manif pour tous (intégristes, fraternité chrétienne , salon beige, ultra droite) avec les arguments d’une minorité : on a pas le droit de nous priver de la messe ! Cette manière de se mobiliser rappelle les mouvements féministes ou LGBT des années 70/80, comme un retournement du stigmate. La minorité a finalement obtenu gain de cause (contrairement à celle qui va au théâtre). N’oublions pas les enquêtes sur la santé des prêtres qui montrent que l’Eglise est en danger aussi sur cet aspect : clergé épuisé, obésité, alcoolisme, dépression ; avec des évêques qui ne se rendent pas compote de la situiation alors que dans n’importe quelle entreprise les services sociaux interviendraient.

3 les violences sexuelles :

 

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