La réforme de Zoroastre s’inscrit en contradiction avec le mazdéisme qui prévalait jusque là.
Les élamites non sémites, pré-indoeuropéens, vénéraient Napir le dieu chevauchant un serpent. Les babyloniens, sémites, vénéraient Marduk et proclamaient que l’organisation de la cité doit être liée à la religion.
Au deuxième millénaire arrivent en aria/Iran les aryens indo-européens des contreforts de l’Oural (une autre branche partira en Inde).
Aux 3 asurah indiens (Mithra, Varuna, Indra) qui seront ensuite dégradés en deeva (Vishnu, Shiva, Parvati) correspondent les 3 ahurah iraniens, êtres bienfaisants :
Ahurah Mazda, (le suprême, le sage) avec ses deux aspects : asha (le jour, le positif), druj (nuit, féminin, tromperie, négatif)
Ahurah Mithra (les contrats et les combats) qui assure la permanence de la société ; il est associé à ahoma un dieu plante hallucinogène
Ahurah spenta les forces immortelles qui font progresser.
Zoroastre ne retient que l’essentiel à savoir le principe créateur ahurah mazda, il réforme et simplifie le mazdéisme et fonde le premier monothéisme du monde.
Le livre sacré l’Avesta qui comprend 50 chants en vers et 5 gathas qui sont écrits de façon très lyrique dans une langue très ancienne et très compliquée à comprendre. Il a été rapporté de Bombay en France en 1771 par Anquetil Dupeyron.
Zoroastre appartient à la caste des nobles, il nait vers 1100 avant JC en Médie, le pays des mages. Sa mère se réveille « son corps illuminé ». Zoroastre rit et sourit ; les prêtres mazdéens y voient l’effet de la magie, ils l’excluent de la communauté et l’envoient en Atropatès actuel Azerbaïdjan. A 14 ans il en sait plus que les docteurs de la loi et il marche sur l’eau ; il part en Afghanistan, fait ses ablutions, 4 vagues le submergent et il en sort resplendissant comme un miroir (il aveugle ses compagnons). Il part dans le désert 10 ans en ermite : Ahurah Mazda lui donne les clés de la vérité et il reçoit des révélations sur Ahurah spenta.
Les mages le rejettent, ils ne veulent pas de son monothéisme. Il arrive en Bactriane, le roi ne croit pas aux accusations de sorcellerie et il l’accepte comme prophète (épisode du cheval noir dont les 4 pattes rentrent dans le corps) ; à 74 ans il est assassiné par un touranien (ottoman).
Le feu sacré participe à l’élévation de l’esprit et de l’âme, il est incorruptible, vertical et la flamme ne regarde pas vers la terre. Il montre le chemin du paradis.
Un seul dieu, une éthique dualiste, la loi est inattaquable, la faute est un manquement à Dieu et aux lois divines, Zoroastre déplace tout ce qui était chez les dieux sur la loi (par exemple les contrats) égalité des deux sexes, les Ahurah spenta deviennent des attributs.
L’homme est libre de choisir : la lumière (glorifier la vie) ou les ténèbres (l’obscurantisme) (rappelons que dans les religions antiques c’étaient les dieux qui choisissaient c’est donc une révolution !) l’homme est redevable le jour du jugement dernier (ordalie par le feu après le passage sur un pont) les meilleurs accèdent au PARDES (mot iranien signifiant paradis).
L’homme est responsable de ses actes et doit respecter une morale dualiste il faut faire vivre le boeuf (pas de sacrifice d’animaux). Ahurah Mazda est un principe créateur, un dieu sage c’est Zoroastre qui parle à sa place ; chaque homme a une parcelle de divin en lui (l’homme est un miroir de ce qu’il y a de mieux en âme et en esprit) ; les principes éthiques sont la bonne pensée, la bonne parole, la bonne action.
Après la mort du prophète, les iraniens continuent à adorer les dieux anciens et Ahurah Mazda ; le cylindre de Cyrus énonce parmi les droits de l’homme le droit d’exercer la religion de son choix.
Au troisième siècle de notre ère, les prêtres zoroastriens veulent prendre le pas sur le roi ; les chrétiens duophysites se réfugient en Iran et se heurtent aux zoroastriens ; les arabes arrivent dans une terre de conflit et imposent l’islam.
Les zoroastriens partent en Inde vers le neuvième siècle après JC certains restent en Iran et en Azerbaïdjan.
– Jean Kellens, Langues et religions indo-iraniennes, Cours: les Gâthâs dites de Zarathushtra et les origines du mazdéisme, in https://www.college-de-france.fr/media/jean-kellens/UPL7569636461377020979_kellens.pdf
– Jean Kellens, Langues et religions indo-iraniennes, Cours l’éloge mazdéen de l’ivresse, https://www.college-de-france.fr/media/jean-kellens/UPL25196_jkellens.pdf , p. 815 sq.
– D’après Jean Kellens, « le zervanisme, s’il a jamais existé, est un développement tardif du mazdéisme » (Langues et religions indo-iraniennes, cours : Le panthéon mazdéen : dieux qui survivent et dieux qui naissent, in https://www.college-de-france.fr/media/jean-kellens/UPL4517605437255590371_kellens.pdf, p. 482)

Laisser un commentaire