le CER reçoit Dominique Vibrac

jeudi 15 décembre 2022 de 18h à 19h30

 Sur le thème « Al -Ghazali. Un penseur déconcertant »

Par Monsieur Dominique Vibrac

Historien et philosophe, ancien président du Cercle Ernest Renan, Dominique VIBRAC évoque la figure singulière et riche d’enseignement du penseur musulman Al-Ghazali (1058-1111) en la situant dans le contexte historique. Polymathe d’exception, ce dernier entend réanimer en son temps une tradition spirituelle tombée en obsolescence. Il incarne un soufisme raffiné et prend partie dans les grands débats qui divisent ses contemporains, n’hésitant pas à emprunter le chemin de l’errance. Il propose une alchimie du bonheur et conteste les prétentions des philosophes à construire une synthèse métaphysique cohérente et définitive, mettant ainsi en cause toute prétention d’un dogmatisme du savoir. Son ouvrage le plus célèbre s’intitule justement “L’incohérence des philosophes.” Par là, même s’il respecte la rationalité des sciences de la nature, il peut ouvrir la voie à une religion d’autorité fermée à la critique intellectuelle. On peut même voir en lui une sorte de Saint Thomas d’Aquin à l’envers qui a opéré un tournant obscurantiste contre toute reconnaissance d’une vraie portée de la philosophie. Une figure à certains égards paradoxale.

Merci à toute personne intéressée par cette conférence et non membre du Cercle d’écrire à : Cercle Ernest Renan [ernest.renan91@gmail.com]

Le Cercle Ernest Renan reçoit le professeur Jean-Marc Narbonne

mercredi 19 octobre 2022 de 18h à 19h30

 Sur le thème « La liberté d’expression chez les Grecs. »

 

La liberté d’expression en Grèce ancienne, à Athènes surtout, prend plusieurs formes : politique, artistique, philosophique, etc. C’est le cadre politique qui s’avère ici déterminant, le régime démocratique rendant possible la parrhesia, le franc-parler, à l’assemblée comme dans les cours de justice ou même à l’agora. Dans mon exposé, je tenterai de donner une idée des différentes formes de cette liberté ou licence, et d’en tirer quelques conclusions pour cette culture et la nôtre.

 

Le Cercle Ernest Renan reçoit Vincent Genin

La prochaine conférence du Cercle Renan aura lieu  

Jeudi 22 septembre 2022 de 18h à 19h30

 Sur le thème « La Laïcité comme valeur. Une religion civile en France depuis le XIXème  siècle. »

Par Monsieur Vincent Genin

  • Projet en cours, EPHE, PSL (Sciences religieuses), dir. Valentine Zuber : La Laïcité, un objet de science (1960-2015) – 2020 – …
  • Diplôme post-doctoral soutenu à l’EPHE, PSL (Sciences religieuses) : L’Éthique protestante de Max Weber et sa réception chez les historiens français. Obstacle à la transmission d’un savoir (1905-années 1980) : Weber es-tu là ? Un rendez-vous manqué des historiens français (179 p.), 26 juin 2020. Obtenu sans mention (en vertu de la loi), avec les félicitations du jury.

 

Le Cercle Ernest Renan reçoit le professeur Bernard Piettre

le jeudi 8 septembre à 18h

sur le thème : Faits et valeurs, de Protagoras à Wittgenstein

La distinction faits/valeurs est devenue classique dans la philosophie contemporaine, en particulier dans sa mouvance positiviste (dans le cercle de Vienne, chez Karl Popper…); c’est Hume qui le premier établit clairement cette distinction, les faits renvoyant à ce qui est, et les valeurs à ce qui doit être, et de ce qui est on ne peut déduire ce qui doit être. Les sciences de la nature établissant des lois dont la validité est vérifiable dans les faits ne m’enseigne rien quant aux fins de ma conduite.

Cette distinction n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît. Et nous nous appuierons sur Wittgenstein, en particulier sur sa Conférence sur l’Ethique (publiée en français dans “Leçons et Conversations” (Gallimard 1992)), pour approfondir notre réflexion sur cette distinction.  Car il est possible, dans une certaine mesure, de vérifier la bonté des choses ou des conduites dans les faits, et telle est au fond la thèse des utilitaristes et des pragmatiques, thèse qui était déjà celle de Protagoras dans l’Antiquité. D’autre part si nous cherchons à établir des faits, c’est qu’ils ont une certaine valeur au regard du scientifque (que ce soit dans les sciences de la nature ou les sciences humaines, et par exemple en histoire), et en réalité, selon (le second) Wittgenstein, il n’y a pas de fait premier sur lequel on puisse fonder un discours de vérité.

Les personnes intéressées et non membres du Cercle sont priées d’envoyer un courriel à Cercle Ernest Renan [ernest.renan91@gmail.com]

 

Le Cercle Ernest Renan reçoit Bernard Godard

le jeudi 30 juin 2022 de 18 h à 20 h 00

le CER reçoit

Bernard Godard

chercheur associé au CeSor (centre d’études en sciences sociales des religions) et ancien chargé de mission au bureau des cultes du Ministère de l’intérieur
spécialiste de l’islam en France

sur le thème

« Ernest Renan et Djamal eddine Al Afghani ont eu des échanges assez “rudes” sur l’islam à la fin du 19e  siècle á une époque où le concept d’islamophobie n’existait pas. Pour cette raison, il est utile de revenir sur ces échanges pour voir quelle est leur actualité en 2022.  »

les personnes intéressées sont priées d’envoyer un courriel à :

Cercle Ernest Renan [ernest.renan91@gmail.com]

L’implantation de la religion musulmane en France est une réalité qui rend le débat sur sa nature exogène ou endogène un peu dépassé. La lancinante question de son incongruité apparente dans le paysage religieux hexagonal est surtout posée par les nostalgiques d’un certain gallicanisme ou encore par les frileux gardiens d’une laïcité ombrageuse. Plus de la moitié des musulmans de France est de nationalité française, dont une partie non négligeable est née en France. Les multiples tentatives qui, depuis plus de dix-huit ans, ont cherché à institutionnaliser un certain islam de France finissent, péniblement, à connaître une certaine réussite.

Cette réalité de l’islam en France/islam de France est celle d’un kaléidoscope d’origines nationales, régionales ou d’affiliations à des courants conservateurs, spiritualistes, idéologiques, modernistes ou tout simplement traditionnels. L’islam en France n’est pas si éloigné d’une configuration similaire à celle d’autres religions, en particulier dans le rapport à la foi de ses adeptes. Son originalité réside, par rapport aux religions traditionnellement établies en la quasi-impossibilité de lui trouver un magistère bien défini ou encore, en raison de son implantation récente, dans son « frottement » un peu vif parfois avec les exigences d’une laïcité rigoureuse. C’est tout cela que nous allons tenter d’aborder ensemble.

BERNARD GODARD

Parcours
Bernard Godard est titulaire d’une licence de sociologie, à l’université de Toulouse-Mirail (1973). Il est également titulaire d’un diplôme bilingue (arabe-persan) de langues et civilisations orientales – Institut national de langues et civilisations orientales.

Après vingt années passées à la Préfecture de Police de Paris (1977 – 1997), comme Fonctionnaire, Bernard Godard rejoint le cabinet des ministres Jean-Pierre Chevènement puis Daniel Vaillant, chargé de l’islam. Il participe dans ce cadre à la conception et fondation du Conseil Français du culte Musulman (CFCM) et du futur Institut d’études des sociétés méditerranéennes et musulmanes.

Parallèlement, il collabore à la conception et l’animation de formations sur l’islam et le monde arabo-musulman  à l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure (IHESI)

Bernard Godard entre en 2006 au bureau central des cultes du Ministère de l’intérieur, comme chargé de mission, en charge du suivi de l’islam. Il participe notamment à la conception des statuts du CFCM et la mise en place des processus électoraux d’avril 2003 et de juin 2005.

Bibliographie

Il a écrit plusieurs publications et contributions sur le monde arabe et l’islam de France, sous le pseudonyme d’Hervé Terrel et publié un ouvrage : Les Musulmans en France (en collaboration avec Sylvie Taussig) – Editions Robert Laffont 1997. en 2015 il a publié :

La Question musulmane en France