le CER a reçu Julien Théry sur le thème du rôle des persécutions religieuses dans la formation des États modernes

Résumé de la conférence de Julien Théry au Cercle Ernest Renan

le 11 janvier 2024

Le rôle des persécutions religieuses dans la formation des États modernes : le cas français (v. 1200-v.1700)

Introduction

Julien Thery est un historien français, professeur des universités et spécialiste de l’histoire médiévale. Il a été le traducteur de Robert Ian Moore, historien britannique, spécialiste de l’histoire du Moyen Âge et auteur notamment de l’ouvrage : “The Formation of a Persecuting Society : Power and Deviance in Western Europe, 950-1250”.

Dans le cadre de sa conférence, Julien Thery développe la thèse selon laquelle les États modernes d’Occident sont devenus des sociétés persécutrices envers les minorités, en relation avec le développement de pouvoirs centralisés issus notamment de l’Église Catholique.

La naissance des États modernes

Les États d’Occident vont se développer, sous leur forme moderne, à partir du Moyen Âge central. Le fonctionnement de ces appareils étatiques va prendre comme modèle les institutions ecclésiastiques issues des réformes du Pape Innocent III qui a mis en place une théocratie pontificale et qui a renforcé l’autorité du Saint-Siège.

Lorsque l’institution romaine aura perdu les moyens de ses ambitions universelles, ce sont les entités séculaires, notamment en France avec Philippe le Bel ou en Angleterre avec Edouard VIII, qui vont revendiquer leur légitimité et continuer de fonctionner en restant marqués par leurs origines religieuses catholiques.

L’une des caractéristiques du fonctionnement de ces institutions sera la capacité d’agir et de décider de la situation d’exception et d’identifier des minorités qui seront pourchassées et réprimées pour les empêcher de nuire.

Cette forme de répression est nouvelle et va s’exercer d’abord envers les hérétiques qui constituent un danger pour la chrétienté, puis les juifs (massacres et expulsions à la fin du 12ème siècle), les lépreux, les homosexuels et plus tard les sorcières.

Au 13ème siècle, ces minorités seront même accusées d’empoisonner des puits ou de meurtres d’enfants.

Le rôle des persécutions

Selon l’hypothèse de Moore, l’essor des persécutions correspond exactement à la période où sont créés les pouvoirs centralisés. L’éclatement du monde Carolingien, qui reposait sur un mode de gouvernance relativement souple et décentralisé, laisse la place à des institutions princières et royales fortes qui soumettent les autorités féodales locales et les seigneuries.

C’est en Angleterre que ce phénomène va d’abord se développer, il gagnera ensuite la France et le Portugal. Un conflit avec la Papauté va rapidement intervenir car, jusque-là, la monarchie pontificale tenait et administrait ces différents royaumes.

Les modalités de persécution issues de l’Église vont s’étendre aux différents États d’Occident. Les pouvoirs en place veulent, en effet, pouvoir intervenir dans les communautés et le système de représentation politique inventé dans les États Pontificaux va s’étendre avec la mise en place de chartres avec les représentants des  communautés pour prendre leur contrôle. Ce sera notamment le cas des corporations de métiers.

La procédure inquisitoire

Au niveau judiciaire, les techniques d’enquête vont également prendre modèle sur la tradition ecclésiastique inquisitoire. La procédure inquisitoire vise à rechercher la vérité absolue. L’Église peut ainsi engager des poursuites sur la seule foi du témoignage de notables, témoins de chrétienté, même s’il n’y a pas de tiers accusateur. Le ministère public pourra dorénavant engager les poursuites dans le seul intérêt de l’Église ou du roi. Cette procédure va à l’encontre du droit romain où il n’existe pas de vérité absolue et où l’on juge en fonction des seules preuves présentées au procès, et non pas selon sa conscience.

L’Inquisition, qui naîtra par la suite, est une juridiction d’exception qui vise à défendre l’intérêt public et être au service de la foi. L’objectif du juge est uniquement d’établir la vérité à partir des éléments dont il dispose et de sa conscience, ceci sans que l’accusé ne puisse réellement se défendre. Plus tard, le combat des Lumières visera à mettre fin à l’arbitraire dans lequel la défense n’a aucun droit.

Les premiers à pâtir de la pratique inquisitoire ont été les prélats avec la possibilité, pour un moine ou un abbé, de dénoncer un évêque par exemple. Cette approche permettait de contrôler la hiérarchie ecclésiastique et de combattre les mouvements évangéliques.

L’accusation d’hérésie sera ensuite utilisée comme une ressource, notamment par Philippe le Bel qui, en s’attaquant aux Templiers et en déclarant ainsi une grande victoire de la foi, s’est attaqué en fait à l’autorité du Pape et a fait acte d’absolutisme.

Conclusion

On peut ainsi conclure que la chasse contre l’ennemi intérieur est l’un des principaux moteurs du fonctionnement des pouvoirs centralisés. Cette logique persécutrice a été mise en place, à l’origine, par la théocratie pontificale et ensuite a été reprise par les pouvoirs royaux, et notamment l’État français, afin de conforter leur autorité.

La question de la menace de l’ennemi intérieur et la capacité des appareils d’État à décréter l’exception restent, encore aujourd’hui, des réalités.

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Julien Théry : Historien. Religion & politique, gouvernement & résistances depuis le Moyen Âge latin.

Il est titulaire d’une mâitrise (Paris I Sorbonne, 1994), agrégé en histoire (1995), d’un DEA (Université Lyon II Lumières, 1998), archiviste paléographe, diplômé de l’École des Chartes (1996-1998), il a soutenu sa thèse intitulée : La parole aux albigeois : le procès de Bernard de Castanet, évêque d’Albi (1307-1308) (mars. 2000).
Docteur en histoire de l’Université de Lyon 2, il soutient sa thèse intitulée,
Fama, enormia : l’enquête sur les crimes de l’évêque d’Albi Bernard de Castanet (1307-1308) : gouvernement et contestation au temps de la théocratie pontificale et de l’hérésie des bons hommes (déc. 2003). Ancien membre de l’Ecole française de Rome (2004).
Il est professeur en histoire de l’Occident médiéval à l’Université Montpellier 3 (depuis 2011) et l’Université Lyon II Lumières (CIHAM)(2016-2020)

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dernièrement : Les hérétiques « cathares » (PUF, à paraître, mai 2020) , Le livre des sentences de l’inquisiteur Bernard Gui (CNRS, janv. 2018)
et de nombreux articles et contributions scientifiques consacrés l’histoire médiévale.

Il anime l’émission d’histoire « La Grande H. » sur la chaîne média digital LeMédiaTV.

Chers ami.es,

2023 a été une année riche en conférences de qualité. Pour ces fêtes de fin d’année, Isabelle, Jean-Pierre, Olivier et moi-même vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année. Il est encore temps de célébrer le bicentenaire de la naissance d’Ernest Renan et nous vous proposons ce lien qui vous donnera accès à plusieurs articles qui racontent Ernest Renan.   Bonne lecture : Et à l’année prochaine !

Naissance d’Ernest Renan – France Mémoire (france-memoire.fr)

prochaine conférence du CER jeudi 11 janvier :

J Théry Rôle des persécutions dans la formation  de l’Etat et de l’Europe moderne

 

 

Le CER a reçu François Lecoutre sur le concept de religion séculière

Le CER a reçu François Lecoutre vendredi 15 décembre 2023 sur le thème :

” Le concept de ‘religion séculière’ est un Kampfbegriff ”

Professeur de  Droit public à l’ Université d’Orléans, auteur en 2019 de la thèse La controverse entre Hans Kelsen et Eric Voegelin en théorie du droit et en théorie politique.

“Ce terme “religion séculière” est un concept de combat mobilisé par des conservateurs religieux mais aussi par des libéraux athées pour caractériser les régimes totalitaires.

Je propose ensuite de me concentrer sur l’usage qu’en font trois libéraux athées : Bertrand Russell, Louis Rougier et Raymond Aron.

Enfin, je propose de présenter la réfutation que fait Hans Kelsen de ce concept dans son livre intitulé Religion séculière, qu’il n’a jamais publié de son vivant, et que j’ai traduit en français cette année.”

Le texte de la conférence est à la disposition des membres du CER dans la partie réservée du site.

Ce projet de traduction entend mettre à la portée du public francophone un ouvrage majeur et peu connu d’un des plus grands juristes du XXe siècle. Difficile en effet aujourd’hui de trouver un ouvrage en langue française consacré à la philosophie du droit, à la théorie du droit ou même au droit constitutionnel, dans lequel Kelsen ne serait pas présenté comme un auteur incontournable. Déjà en 1969, Métall, dans la biographie de Kelsen qu’il écrivit, faisait état de la réception dans le monde entier dont avait fait l’objet sa pensée : que ce soit dans la vie politique suisse, à Tokyo où des étudiants travaillaient sur ses écrits, compte tenu aussi de la traduction en braille de sa Théorie générale du droit et de l’État en 1960, ou encore eu égard aux hommages qui lui ont été rendus dans des pays aussi différents que le Pakistan ou la Hongrie, ou enfin comme en témoignait une émission radiophonique française où il était présenté en compagnie d’Albert Einstein et Thomas Mann comme l’une des trois personnalités germanophones les plus importantes de son temps. Encore aujourd’hui, on peut dire sans prendre trop de risques que Kelsen figure parmi les classiques de la pensée juridique mondiale. Il rencontre même actuellement un grand succès en Amérique latine. Toutefois, c’est surtout sa Théorie pure du droit (Reine Rechtslehre) qui est connue et étudiée. Le but de cette traduction est donc de faire découvrir au public francophone un auteur dont l’œuvre ne se réduit pas à la théorie du droit.

Une histoire longue de la laïcité

Résumé de la conférence d’Eric Anceau au Cercle Ernest Renan

le 24 novembre 2023

Une histoire longue de la laïcité

Introduction

Eric Anceau est historien, maître de conférences à la Sorbonne et enseignant dans les universités de Nancy et Metz. Il est spécialiste de la seconde partie du 19e  siècle et  l’auteur de plusieurs ouvrages. Il est également spécialiste de la laïcité.

Lors de sa conférence, Eric Anceau va successivement définir le concept de laïcité, puis il va dérouler son propos autour de 3 époques : la laïcité dans le lointain passé, la laïcité républicaine à partir de 1792 et enfin la laïcité après 1905 et jusqu’à l’époque contemporaine.

Définir la laïcité

Le concept de laïcité peut se définir autour de trois principes :

-le refus de tout assujettissement à toute forme de pensée idéologique,

-le respect des libertés de conscience et de culte,

-l’égalité de tous les citoyens, quelles que soient leurs croyances.

Les racines de la laïcité sont très anciennes et remontent à l’antiquité. Beaucoup de pays revendiquent une forme ou une autre de laïcité, au-delà de la France. Il s’agit notamment des anciennes colonies françaises d’Afrique sub-saharienne, du Portugal, des Etats-Unis ou de la Turquie par exemple.

Les racines de la laïcité dans un lointain passé

Chez les anciens, rien ne se conçoit hors de la toute puissance des Dieux. Les rapports entre religion et société sont donc extrêmement étroits. Il existe, cependant, dès l’antiquité une pensée laïque, notamment chez Socrate.

Au Moyen-âge, trois acteurs s’affrontent quant à leur influence sur la société et sur la politique : la Papauté, l’Empire et l’État moderne représenté par le royaume des Francs.Philippe le Bel aura un conflit avec le Pape et s’appuiera sur des hommes de loi laïcs (comme Guillaume de Nogaret) pour s’émanciper de l’Église.

Au 16e siècle, la France sera confrontée aux guerres de religion. Cette situation va inquiéter les modérés des deux camps, que l’on nomme “les Politiques” (Michel de l’Hospital ou Jean Bodin). En effet, les fanatiques (du latin “fanum”, ceux qui vénèrent le Temple) font craindre l’éclatement et le délitement du royaume. L’apaisement des tensions viendra avec Henri IV et l’édit de Nantes en 1598. Cet édit de tolérance permet la protection des protestants sans pour autant établir une égalité entre les religions.

L’édit de Nantes sera révoqué en 1685 par Louis XIV, le souci du roi étant de s’attaquer à toute menace contre l’Etat provenant des protestants. Mais Louis XIV va aussi s’attaquer à certains catholiques comme les jansénistes.

Durant la période des Lumières, plusieurs penseurs s’intéressent aux rapports entre la société, l’État et les religions. Mais ils n’auront pas la même vision. Ainsi, pour Pierre Bayle, l’Etat doit avoir la main sur les religions. Rousseau prône une religion civile. Voltaire, quant à lui, est opposé à l’intolérance religieuse, mais il ne conçoit pas l’Etat sans la religion.

Construction de la laïcité républicaine à partir de 1792

C’est avec la Révolution que s’effectue le passage de la catholicité vers la laïcité.

La déclaration des droits de l’homme prône la liberté, mais pas la liberté de culte. La Nation prévaut dans tous les domaines.

Les protestants et les juifs vont progressivement devenir des citoyens à part entière, ce qu’ils n’étaient pas auparavant. En 1791, les protestants deviennent citoyens. Un peu plus tard, les juifs séfarades sont émancipés. Les ashkénazes seront intégrés à partir de Napoléon, puis sous Louis Philippe.

Condorcet est à l’origine des principes d’Education Nationale et d’Instruction Publique. Il prône une république laïque construite sur les seuls principes de la Raison. Pour lui, les tyrans et les prêtres sont des ennemis et l’école est le fondement de la république laïque.

La loi du 21 février 1795 (3 ventôse an III) établit un régime de séparation des églises et de l’Etat et annonce la loi de 1905.

En 1801, le Concordat permet la pacification entre la société et la Papauté. Mais la religion passe sous les fourches de l’Etat.

En 1879, après la reprise de contrôle de la 3e république par les républicains, Ferdinand Buisson devient directeur de l’enseignement primaire. Avec Jules Ferry, il va œuvrer à la rénovation du système éducatif. C’est lui qui définit le premier le concept de laïcité dans son dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire.

Le terme laïcité vient du grec ancien “laos” : démos définissait le peuple des citoyens, ethnos le peuple grec et laos tous ceux qui font la vie de la cité même s’ils ne sont pas citoyens, l’idée étant de faire société sans s’entre-déchirer.

Les lois Jules Ferry, ainsi que diverses évolutions vont progressivement poser les bases de la laïcité. Par exemple, en 1884 les prières qui étaient faites avant les sessions parlementaires seront supprimées.

Mais pour autant, Jules Ferry et de nombreux républicains sont contre la séparation de l’Eglise et de l’Etat et se satisfont du Concordat qui permet un contrôle des religions.

De la loi de 1905 jusqu’à l’époque contemporaine

La loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat aura essentiellement pour origine les problèmes avec la Papauté : rupture des relations diplomatiques avec le Vatican après la reconnaissance par la France du royaume d’Italie et paralysie dans la nomination des évêques. Il y aura également l’Affaire Dreyfus et les prises de position radicales de l’extrême droite catholique.

Emile Combes, plutôt réticent au départ, devient partisan de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Aristide Briand et Ferdinand Buisson seront les acteurs principaux de l’élaboration de la loi du 9 décembre 1905. Cette loi reste très libérale. Le terme laïcité n’apparaît pas explicitement. L’Etat est neutre par rapport aux religions et les religions, quant à elles, se doivent de respecter l’ordre public. Les auteurs de la loi considèrent celle-ci comme une étape et non une fin en soi. Elle pourra donc être complétée ou amendée si le besoin s’en fait sentir.

Après la publication de la loi, une période de tension apparaît au moment de l’inventaire des biens de l’Eglise. Clémenceau mettra fin à cette tension en suspendant ces inventaires : “aucune loi mérite la mort d’un homme”.

Ensuite, l’Union Sacrée durant la première guerre mondiale et dans les années qui suivent mettra fin aux tensions liées à la loi de 1905.

La chambre “bleu horizon” adopte une attitude de pacification et accepte le maintien du concordat d’Alsace Moselle.

Sur le temps long, on assiste ainsi à un apaisement, y compris durant la période de Vichy qui reconnaît la laïcité républicaine.

C’est après la seconde guerre mondiale que le mot laïcité apparaît dans les constitutions de la 4e  et de la 5e  République. Deux périodes de tension réapparaissent au sujet de l’école : en 1951 et en 1960 avec les lois Marie-Barangé et Debré qui concèdent des avantages à l’école privée. Puis, en sens inverse, entre 1981 et 1984 avec le Programme Commun et la loi Savary qui prônent la mise en place d’un service public de l’enseignement laïc.

Après l’apaisement, une situation de basculement apparaît à partir de 1989 avec l’affaire des foulards de Creil. Cette affaire, téléguidée par les Frères Musulmans, remet en cause les principes de laïcité à l’école et entraîne de vives tensions dans la société, y compris dans les milieux de gauche, entre une vision ouverte de la laïcité (position de Danièle Mitterrand) et une vision plus radicale (Régis Debray qui dénonce le “Munich de l’Education Nationale”). Le Conseil d’Etat admet la tolérance s’il n’y a pas d’atteinte à l’ordre public. Francois Bayrou va procéder par arrêtés, au coup par coup.

Jacques Chirac, en 2002, demande à une commission de réfléchir à une loi. Ce sera la loi Stasi de 2004 qui interdira les signes ostentatoires religieux à l’école. Mais le processus d’atteinte à la laïcité, lancé par les extrémistes musulmans, va se poursuivre sur le thème des repas et des sorties scolaires ou bien des crèches.

Le problème posé concerne l’espace social pour lequel la législation est floue, contrairement à l’espace privé où toute liberté est donnée et à l’espace public qui est régi par la loi de 1905.

Emmanuel Macron oscille entre fermeté et tolérance jusqu’à l’attentat de la préfecture de Police de Paris qui entraîne un discours de laïcité ferme.

La loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République va beaucoup plus loin que la loi de 1905 :

-Elle étend le principe de neutralité pour les membres des conseils municipaux et des services publics.

-Elle exige des associations de signer un contrat d’engagement républicain pour avoir accès à des subventions.

-Elle étend les contrôles sur l’enseignement confessionnel.

-Elle renforce les contrôles des lieux de culte.

En parallèle, un comité ministériel de la laïcité est mis en place.

Conclusion

La laïcité apparaît ainsi comme un principe évolutif qui a permis d’asseoir les libertés.

L’histoire permet de comprendre en quoi ce principe a été important en France où l’intolérance religieuse et les guerres de religion ont profondément marqué la société.

On comprend aussi, grâce à l’histoire :

-en quoi la laïcité est précieuse,

-ce qu’est réellement la laïcité,

-comment elle peut s’adapter aux défis.

 

 

le CER reçoit Eric Anceau qui nous parlera de laïcité

 Jeudi 23 novembre 2023 de  18h à 19h30

           ”  Laïcité, un principe. De l’Antiquité au temps présent 

                                               Eric Anceau                                                                      Spécialiste de l’histoire du XIXe siècle, de l’État, des pouvoirs et de leurs rapports avec les citoyens, Éric Anceau est professeur des Universités à l’Université de Lorraine où il enseigne l’histoire de la France et de l’Europe contemporaine. Il a publié ou dirigé 30 livres individuels ou collectifs dont récemment une trilogie chez Passés Composés : Les élites des Lumières au grand confinement (2020, réédition en poche en 2022), Laïcité, un principe. De l’Antiquité au Temps présent (2022) et Histoire mondiale des impôts de l’Antiquité au Temps présent (2023). Il a été longtemps responsable de l’histoire dans le DU Laïcité de Sorbonne Université.

Présentation de la conférence :

Dans son intervention, Éric Anceau revient sur une histoire longue de la laïcité en expliquant ses racines les plus lointaines, mais aussi en expliquant l’importance des guerres de religion, des Lumières, de la Révolution française et de la guerre des deux France au XIXe siècle. Cela lui permet ensuite d’éclairer la mise en place de la laïcité telle que nous la connaissons durant les quatre premières décennies de la Troisième République, de mieux comprendre la situation actuelle et d’esquisser des pistes d’évolution à l’avenir